Vendredi 6 février

20h30

PALERME

(Via Castellana Bandiera)

Réalisé par Emma Dante, 1h34, VOST, sortie cinéma : 2 juillet 2014.

Coproduction Italie, Suisse, France.

Avec Emma Dante, Alba Rohrwacher, Elena Cotta...

Deux voitures, coincées face à face dans une ruelle étroite de Palerme, et personne ne veut reculer pour laisser passer l’autre. Au volant, deux femmes, littéralement arrivées à un point de non-retour, cristallisent dans cet incident banal une vie entière de frustrations et de compromis forcés.

L’une est âgée, frappée de mutisme et affligée d’une famille légèrement caricaturale dans le registre de la truculence bruyante, avec marmots braillant à tout berzingue et ambiance de chaos permanent. Son « adversaire » est une quadragénaire au bord de la crise de nerfs, obligée de passer quelques jours dans cette Palerme dont elle est originaire et qu’elle déteste, surtout en cet instant précis qui voit se profiler dans l’habitation surchauffée de sa voiture l’amorce d’une rupture douloureuse avec sa copine.

Commence alors un interminable duel à la Sergio Leone, avec soleil brûlant, affrontement du regard, poussière qui vole et la certitude que quelqu’un restera sur le carreau.

Samedi 7 février

14 heures

XENIA

Réalisé par Panos H. Koutras, 2h08, VOST, sortie cinéma : 18 juin 2014.

Coproduction Grèce, France, Belgique.

Avec Kostas Nikouli, Nikos Gelia, Yannis Stankoglou, Marissa Triandafyllidou ...

Danny, 16 ans, et Odysséas, 18 ans, étrangers dans leur propre pays après la mort de leur mère albanaise, vont traverser la Grèce, dans le but de retrouver leur père grec et le forcer à les reconnaître officiellement. Sur la route, ils feront face aux fantômes de leur passé, à la cruauté des hommes et à un rêve qui doit devenir réalité, quel que soit le prix à payer. Ils parviendront finalement à devenir adultes dans un pays qui refuse de les suivre.

Xenia n'est pas seulement le nom de l'hôtel désaffecté où les frangins trouvent un temps refuge, c’est surtout le mot grec désignant l’hospitalité que chacun doit aux étrangers.

Tout en ayant l’air gentiment superficiel et convenu, Xenia est une réflexion pleine d'allant et de grâce sur l'attachement et l'identité, qu'elle soit sexuelle ou nationale. Le film avance bille en tête, un pied dans le drame sérieux, un autre dans la comédie folle jusqu’au dénouement à l’énergie contagieuse.

17 heures

BOYS LIKE US

Réalisé par Patric Chiha, 1h27, VOST, sortie cinéma : 3 septembre 2014.

Coproduction France, Autriche.

Avec Florian Carove, Raphaël Bouvet, Jonathan Capdevielle...

Les vacances à peine terminées, Rudolph se fait larguer par son petit copain. Déprimé, il décide, lui le "bobo" parisien, de retourner dans son pays : l'Autriche. Ne voulant pas le laisser seul, ses deux amis décident de l'accompagner dans cette escapade tyrolienne. Montagne, calme, coutumes, traditions règnent partout dans le village. Mais, très vite, cette atmosphère feutrée, policée, va devenir pesante pour nos trois trentenaires. Ils découvrent que le temps de la jeunesse est fini, l'heure des premiers bilans arrive... La comédie légère, un peu romantique, vire peu à peu à la mélancolie douce. Elle laisse la place à la gravité de l'âge adulte.

Ce deuxième film de Patric Chiha, après Domaine avec Béatrice Dalle, pose un regard atypique, cocasse et décalé sur trois copains gays. Il confectionne une farce surprenante et décalée.

Un buffet Embobiné vous sera proposé entre les deux projections (participation 3 €)

20h30

LA TERRE ÉPHÉMÈRE

(Corn Island)

Réalisé par George Ovashvili, 1h40, VOST, sortie cinéma : 24 décembre 2014.

Coproduction Géorgie, Allemagne, France, République Tchèque, Kazakhstan et Hongrie.

Avec İlyas Salman, Mariam Buturishvili, Irakli Samushia...

MEILLEUR FILM, PRIX DE LA CRITIQUE, PRIX DU PUBLIC & MEILLEURE MUSIQUE - Festival Cinemed de Montpellier 2014

Sur le fleuve Inguri qui marque la frontière naturelle et disputée entre l’Abkhazie et la Géorgie, des îles itinérantes se forment et se défont au gré des saisons et des caprices des éléments. Chaque année, au printemps, des paysans locaux s’installent sur ces îlots fertiles pour y cultiver de quoi survivre à l’hiver, mais les dangers sont nombreux. Lorsque ce ne sont pas les conflits armés, c’est la nature qui risque à tout moment de reconquérir ses droits en déchaînant le fleuve. C’est dans ce contexte qu’un vieil Abkhaze et sa petite-fille vont tenter de s’apprivoiser.

Entre le choc des générations ou celui des armes, il n'y a pas vraiment de différence : chacun se tait ou parle son propre langage et personne ne se comprend.

Le second film du Géorgien George Ovashvili (L’Autre Rive), aux dialogues rares, bercé par une douce musique mélancolique est d’une grande beauté, la photographie est à couper le souffle (film tourné en 35 mm).

Dimanche 8 février

11 h

THE SERVANT

Réalisé par Joseph Losey, 1h55, sortie cinéma : 10 avril 1964 (version restaurée le 20 août 2014).

Avec Dick Bogarde, Sarah Miles, James Fox…

Le jour où il s'installe dans sa nouvelle demeure, Tony, un jeune aristocrate, engage un domestique. Ce valet de chambre, du nom de Hugo Barrett, ne tarde pas à le fasciner. Être fragile et superficiel, Tony cède à une attirance tout à fait cérébrale qui fait de lui le jouet de Barrett. Susan, la fiancée de Tony, se méfie, quant à elle, du nouveau domestique. Barrett convainc Tony d'engager Vera, sa maîtresse, qu'il fait passer pour sa sœur.

Lorsque Tony se rend compte des liens réels qui les unissent, il chasse Barrett. Mais il ne peut s'empêcher de penser sans cesse à Vera. C'est alors qu'il reprend Barrett, qui va le conduire d'humiliation en humiliation, au grand dam de Susan, qui a bien tenté de ravir Tony à l'emprise du maléfique valet...

Un buffet anglais vous sera proposé entre les deux projections (participation 3 €)

14h

'71

Réalisé par Yann Demange, 1h39, VOST, sortie cinéma : 5 novembre 2014.

Avec Jack O'Connell, Paul Anderson, Richard Dormer...

En Irlande, en 1971 peu de temps avant le Bloody Sunday, le film conte l'épopée de soldats britanniques propulsés dans les rues de Belfast en feu.

L'un d'eux, Gary, va se retrouver seul en territoire ennemi...

Le cauchemar nocturne du jeune soldat est ponctué de courses poursuites, de rencontres poisseuses, de danger et de la sinistre certitude que personne ne pourra jamais en sortir gagnant.

La mise en scène est nerveuse, les scènes d'action tout comme le scénario fonctionnent parfaitement et ne laissent pas de place à l'ennui, tandis que le cadre de Belfast dévasté et fantomatique distille une certaine angoisse.

Le film produit un écho troublant à tous les autres conflits contemporains dans lesquels militaires et civils s’entre-tuent dans des ruelles pas si différentes de celles de Belfast.

17h

CALVARY

Réalisé par John Michael McDonagh, 1h45, VOST, sortie cinéma : 26 novembre 2014.

Coproduction Irlande, Grande-Bretagne.

Avec Brendon Gleeson, Chris O’Dowd, Kelly Reilly…

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

(plus visible)

Qui dit calvaire (Calvary en VO) dit crucifixion. Inutile dès lors de sortir vos chapelets : John Michael Mc Donagh, cinéaste honnête, ne fera pas mentir le titre de son film. Son héros insolite (un prêtre irlandais, amateur de voiture décapotable et de whisky, formidable d’humour et de bonté) est bel et bien condamné. La preuve ? Calvary s’ouvre sur une menace : un paroissien, le visage caché dans la pénombre du confessionnal, vient annoncer au père James qu’il va le tuer.

La vie du père James est brusquement bouleversée. Alors qu’il s’efforce de continuer à s’occuper de sa fille et d’aider ses paroissiens à résoudre leurs problèmes, le prêtre sent l’étau se refermer inexorablement sur lui, sans savoir s’il aura le courage d’affronter le calvaire très personnel qui l’attend…

En présence de la librairie Le Cadran Lunaire.